dima
  • Paranormia

    (en cours)
    Paris, printemps 2020 : seuls ou en groupes, les gens marchent, la tête baissée, fuyant les regards. Ils ne s'approchent pas trop près de moi et des autres corps qui les croisent, humant l’air vicié sous leur masque humide. J’arpente la capitale, passant des quartiers du centre-ville aux faubourgs populaires. Je redécouvre le plaisir de la marche rapide et la sensation de mon corps qui fatigue. La ville la plus dense d’Europe a muté : rues vides, touristes absents, terrasses désertes. Plus les jours s’écoulent plus mon exploration devient lente, apaisée. Je photographie maintenant des détails auxquels je n’aurais jamais prêté attention auparavant: une arrière cour vide, des éléments d’architecture incongrus, des graffitis politiques… Les saisons se succèdent et une certaine résilience s'installe, par delà les frayeurs collectives et les injonctions multiples. Après les corps contraints, je photographie les corps « hédonistes » : les gens qui se rassemblent au soleil, les couples qui s’enlacent, les collégiens qui s’interpellent joyeusement.