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  • Portraits chinois

    2006 - 2008
    Au milieu du 19ème siècle, Bangkok a connu un fort développement économique. Les immigrants chinois ont contribué à cette prospérité. De nos jours, la proportion de Thaïs d’origine chinoise représente 14% de la population, soit environ dix millions de personnes. À Bangkok, une grande majorité de familles ont des ancêtres chinois. La plupart sont les descendants de 3ème ou de 4ème génération du million d’immigrants chinois qui sont arrivés dans les années 1920-1940. Pour bien s’intégrer, les migrants ont dû renoncer à leur culture et devenir "Thaï", c’est-à-dire abandonner leurs noms d’origine et l’usage de leur langue dans les lieux publics. Ces photographies datent pour la plupart des années 1930-1960 et ont été réalisées dans des studios du quartier de Chinatown à Bangkok. Dans "L’amant", Marguerite Duras se souvient de cette tradition de la photographie de famille quand la mort approche, lorsqu’elle a vécu enfant à Saigon : "Tous les gens photographiés donnaient presque la même photo, leur ressemblance était hallucinante. Les portraits étaient retouchés, de telle façon que les particularités du visage, s’il en restait encore, étaient atténuées. Les visages étaient apprêtés de la même façon pour affronter l’éternité, ils étaient gommés, uniformément rajeunis. Tous les hommes avaient le même turban, les femmes le même chignon, les mêmes coiffures tirées, les hommes et les femmes la même robe à col droit. Ils avaient tous le même air que je reconnaîtrais encore entre tous".